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Le glyphosate a-t-il causé des malformations d'un enfant ? Jugement ce jeudi à Vienne
Le glyphosate a-t-il causé des malformations d'un enfant ? Jugement ce jeudi à Vienne

Le Figaro

time31-07-2025

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Le glyphosate a-t-il causé des malformations d'un enfant ? Jugement ce jeudi à Vienne

Né avec l'œsophage et la trachée qui ne se sont pas séparés correctement, Théo a subi 55 opérations qui lui permettent de manger normalement, de respirer et parler par un trou dans la gorge. Le tribunal de Vienne doit dire jeudi 31 juillet si le glyphosate, produit phare du géant de la chimie Bayer-Monsanto, est responsable des malformations congénitales de Théo Grataloup, 18 ans, comme accuse la mère du jeune homme après avoir été exposée enceinte à cet herbicide. Les parents de Théo sont convaincus du «lien de causalité» entre le glyphosate et le handicap de leur fils et avaient lancé en 2018 une action au civil pour faire reconnaître ce lien par les tribunaux. À l'audience le 3 avril devant le tribunal judiciaire de Vienne (Isère), qui s'est tenue après des années de procédures pour les requérants, l'un des avocats de Bayer, Me Jean-Daniel Bretzner, a plaidé qu'il n'y a «aucun lien de causalité» entre le glyphosate et les malformations de Théo, comme il n'y a «aucun effet sur la reproduction» humaine, en citant des expertises. «Il y a des présomptions, graves, précises et concordantes», avaient au contraire rétorqué les conseils de la famille Grataloup, dont Me Bertrand Repolt, soulevant notamment «la proximité temporelle» et l'absence d'autres «causes et éléments extérieurs». À lire aussi Glyphosate et malformations fœtales : une famille place Monsanto devant la justice Publicité Né avec l'œsophage et la trachée qui ne se sont pas séparés correctement, Théo a subi 55 opérations qui lui permettent de manger normalement, de respirer et parler par un trou dans la gorge. Pour sa mère Sabine Grataloup, son handicap trouve sa source en août 2006. Elle utilise alors du Glyper, un générique de l'herbicide Roundup de Monsanto, à base de glyphosate, pour désherber une carrière d'équitation. Elle l'asperge, raconte-t-elle à l'AFP, «plusieurs fois par jour, sans protection particulière», ignorant qu'elle est enceinte de «quelques semaines», une période clé dans le développement fœtal. La reconnaissance d'un «lien de causalité» entre le handicap de Théo et l'herbicide serait une «première», selon ses parents, pour un enfant exposé in utero au glyphosate. «Si cette responsabilité est reconnue, cela fera jurisprudence et ouvrira la voie à une indemnisation complémentaire pour Théo», assure encore à l'AFP Sabine Grataloup. Le fonds français d'indemnisation des victimes des pesticides a reconnu en 2022 le lien possible entre le glyphosate et les malformations de Théo, qui reçoit depuis une indemnité mensuelle de 1.000 euros. Le glyphosate, herbicide le plus vendu au monde (800.000 tonnes en 2014), a été classé en 2015 comme un «cancérogène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé. Il est interdit en France depuis fin 2018 pour un usage domestique. Bayer, exposé à de nombreux litiges coûteux autour de ce produit, a publiquement douté de son avenir commercial au printemps.

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